Aphorismes sur la perception (Extrait tiré de Face-à-Face )

La seule dimension d'un corps ou d'une forme de vie est sa perception.Elle est sans limite, elle traverse le corps comme son paysage:tout ce qui voyage entre l'espace et le temps est le résultat de sa création, son écriture, son alibi, sa projection: sa mort. 1

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A priori, nous connaissons la perception sous cinq formes.Par ailleurs, nous devinons que le corps humain recèle d'autres sensations, elles inexprimables.Mais, je le rappelle, la sensation est une forme de vie autonome dont l'objet et le sujet ne sont que son écriture: c'est la vue qui fait l'image et le corps réceptif qui n'est plus qu'un capital de ce qui est déjà vu.C'est pour cela que, privés de leurs sens; l'ouïe, l'odorat, le goût, le toucher, la vue et toutes autres sensations ne font plus qu'un:ils sont l'ÊTRE. 2

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La perception est forme de vie authentique.

En effet, elle n'est pas elle-même matière; elle n'est donc pas perceptible par un corps quelconque .

Elle n'est pas non plus définie par un capital historique quelconque, comme l'est le corps.

Elle est ce non-espace qui s'inscrit entre le corps et son image, tel un miroir.3

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Le corps de l'être n'est pas le support de son existence.L'être vit sa perception.Il est une forme de vie autonome qui n'admet ni espace ni temps.Il vit d'être mortel.A chaque instant, sa mort produit un éclatement qui le projette dans l'histoire de l'illusion en lui attribuant, tout d'abord, un espace défini: le corps et ensuite, un temps mesuré par la relativité du corps à son paysage :le temps de l'acte; la matière.

Cet éclatement, c'est l'écriture...4