Van Gogh

Un peintre une vie

Pourquoi, lors des expositions de peinture, quand il s'agit de peintres célèbres comme PICASSO, CHAGALL, VAN GOGH...,
des femmes, des hommes, des enfants sont-ils capables de faire la queue de longues heures, parfois sous la pluie, avant de rentrer contempler des images peintes, des esquisses dessinées?
Parce que derrière chaque image se cachent des mots invisibles qui racontent l'histoire du tableau. Ces mots invisibles retracent quelque fois la vie du peintre. Comme celui intitulé

Pascal

Auto portrait de Van Gogh (Pastel)


« CHAMP DE BLÉ AVEC VOL DE CORBEAUX »

de VAN GOGH.

 

n jour de juin 1996, à l'école Notre-Dame-de-France, avec une classe de CM2 de Malakoff, nous avons lu ce tableau. Quatre couleurs : rouge, bleu, jaune, vert, appuyées de noir. Van Gogh peint au couteau et non au pinceau. La nature est bouleversée, violente comme le cur du peintre.
Cependant elle parle avec intensité et passion la langue de l'imagi-naire. Qu'est-ce que l'imaginaire? L'imagination investie par l'intelligence qui fonde une langue propre pour décrire la singularité des sentiments de l'artiste. Ce que nous avons compris ce jour-là, c'est que Van Gogh ne peignait pas son dernier tableau descriptif d'un champ d'Auvers-sur-Oise, mais qu'il s'inventait un paysage pour mourir, un cadre qui lui appartienne dans lequel il pouvait poser en confiance les signes de son inspiration. C'est dans son propre champ sémantique qu'il repose pour toujours, puisqu'une fois le tableau achevé, il alla s'y suicider le 27 juillet 1890. Parfois un être humain se sent si seul, si singulier, si original, si différent que ni la société des hommes ni le vertige de la nature ne peuvent combler son attente, son aspiration. Seule sa langue créatrice, qu'elle soit image ou écrit, peut offrir la demeure, le royaume de l'être. Alors ces hommes qui ont dû conquérir de longue lutte le pays de leurs désirs, lorsqu'ils nous racontent à travers leurs uvres les contours de ce paysage imaginaire au prix de leur vie, nous les aimons.
Extrait d'une lettre à Théo (son frère et unique confident compréhensif de son art) que Vincent Van Gogh portait sur lui le jour de sa mort : &laqno;Eh bien! mon travail à moi, j'y risque ma vie et ma raison qui y a fondu à moitié _ bon _ mais... je le trouve agissant réellement avec humanité, mais que veux-tu ?».
 
 

 

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